Dans son discours, la première ministre a souligné deux aspects très importants de la coopération au développement : les nouveaux objectifs de développement durable pour l'après-2015 de l'ONU et la nécessité d'éliminer la discrimination entre les hommes et les femmes.
La première ministre a noté que, durant la présidence lettone, toutes les négociations mondiales sur l'avenir de la planète pour les 15 prochaines années sont entrées dans une phase décisive. « Jamais auparavant dans l'histoire du monde autant de partenaires n'avaient participé à la rédaction d'un document relatif au développement ni autant d'opinions n'avaient été exprimées partout dans le monde. Nous avons fort à faire. Nous souhaitons éradiquer la pauvreté, garantir la durabilité environnementale, instaurer une économie globale inclusive, atteindre l'égalité entre les hommes et les femmes et assurer l'accès à l'éducation pour tous, et ce ne sont là que quelques-uns des 17 objectifs de développement durable ».
Elle a ajouté que l'action et la coopération mutuelle sont indispensables à la mise en œuvre de ces objectifs. « Il faut prendre immédiatement des mesures pour faire face aux nouveaux défis mondiaux, en particulier la migration. Une coopération est nécessaire entre toutes les parties, les pays d'origine, de transit et de destination des migrants. Il est inacceptable que des personnes soient forcées de quitter leur patrie et de risquer leur vie dans l'espoir d'obtenir des conditions de vie décentes où les droits fondamentaux sont respectés. »
Mme Straujuma a souligné que la coopération au développement est une politique qui peut remédier directement aux causes économiques, sociales, politiques et environnementales de la migration forcée et illégale. La politique de coopération au développement possède les outils qui permettent d'améliorer le niveau de vie, de stabiliser la situation politique ainsi que de créer des emplois et des conditions de vie décentes pour tous les résidents d'un pays donné.
Elle estime que le partage des expériences en matière de réformes est un élément important de la coopération au développement mise en œuvre par la Lettonie.
Dans son discours, la ministre a accordé une attention particulière à la question de l'égalité entre les hommes et les femmes. « Les droits des femmes et des filles font partie intégrante des droits de l'homme, mais ils sont toujours violés dans de nombreuses régions du monde. Les statistiques montrent que 35 % des femmes dans le monde ont subi une agression physique ou sexuelle. Si rien ne change, il faudra au moins 80 ans pour atteindre l'égalité entre les hommes et les femmes au niveau mondial. C'est pourquoi la Lettonie, l'un des leaders mondiaux dans le domaine de l'égalité entre les femmes et les hommes, a inscrit les droits des femmes et des filles parmi les principales priorités de la présidence. Toutes les filles du monde qui le souhaitent devraient pouvoir devenir premières ministres. »
Mme Straujuma a fait savoir qu'il existe actuellement des lois discriminatoires à l'égard des femmes dans 140 pays. Il est donc nécessaire de leur fournir des moyens légitimes et concrets d'utiliser leur potentiel. Selon les prévisions de l'ONU, si les femmes et les hommes avaient un accès égal à l'emploi, le PIB des pays en développement augmenterait de 15 %.
Mme Straujuma a invité les participants à assister au débat sur les solutions concrètes permettant de renforcer les opportunités économiques des femmes en Asie centrale organisé le 4 juin par la présidence lettone.