Communiqué de presse

Conseil d'association UE-Turquie

© European Union
18 mai 2015

La 53e réunion du conseil d'association UE-Turquie s'est tenue à Bruxelles le lundi 18 mai 2015.

La réunion était présidée par M. Mevlüt Çavuşoğlu, ministre des affaires étrangères de la Turquie. Il était accompagné de M. Volkan Bozkir, ministre des affaires européennes et négociateur en chef. La délégation de l'UE était conduite par M. Edgars Rinkēvičs, ministre des affaires étrangères de la Lettonie (au nom de Federica Mogherini, haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité). La Commission européenne était représentée par M. Johannes Hahn, commissaire en charge de la politique européenne de voisinage et des négociations d'élargissement. 

La réunion a été organisée à point nommé pour examiner les relations UE-Turquie et procéder à un échange de vue sur une série de questions. Elle a fourni l'occasion de réaffirmer l'importance que l'UE attache aux relations qu'elle entretient avec la Turquie en tant que pays candidat et partenaire clé pour l'UE. 

L'UE a salué les efforts considérables que la Turquie déploie pour accueillir environ deux millions de réfugiés fuyant les violences en Syrie et en Iraq. L'UE a souligné dans ce contexte que l'évolution particulièrement préoccupante de la situation dans la région, et notamment en Syrie et en Iraq, impose de renforcer le dialogue et la coopération sur les questions de politique étrangère. 

Elle a proposé d'intensifier encore la coopération visant à lutter contre le groupe EEIL/Daech et ses réseaux de financement et d'endiguer l'afflux de combattant étrangers. 

Le dialogue dynamique entre l'UE et la Turquie sur la lutte contre le terrorisme a été salué, tout comme l'échange de bonnes pratiques auquel elles procèdent dans le domaine de la prévention de la radicalisation et du recrutement de terroristes. L'UE a par ailleurs confirmé son intention de renforcer la coopération pour lutter contre le terrorisme et a souligné qu'il importe de mettre en place une coopération policière et judiciaire dans la lutte contre le terrorisme.

Revenant sur la question clé des migrations clandestines, l'UE a réaffirmé son engagement d'intensifier la coopération avec la Turquie en ce qui concerne la prévention des flux migratoires illégaux, comme elle l'avait fait savoir lors du Conseil européen du 23 avril 2015. En outre, l'UE s'est dite préoccupée par l'augmentation importante des franchissements illégaux aux frontières maritimes avec des États voisins membres de l'UE. Elle est consciente de l'amélioration de la coopération mise en place le long de la frontière terrestre avec la Grèce et la Bulgarie et s'est félicitée du dialogue établi entre les autorités turques et les autorités grecques et italiennes afin de faire face à la migration irrégulière par la mer. Elle a encouragé la Turquie à transformer ce dialogue en une coopération à part entière en vue de prévenir les flux migratoires illégaux en mer Égée et en Méditerranée et de lutter contre le trafic de migrants et la traite des êtres humains. L'UE a également rappelé qu'elle attend de la Turquie qu'elle mette en œuvre intégralement et effectivement l'accord de réadmission UE-Turquie. 

En ce qui concerne les relations de l'UE avec la Turquie, l'UE a salué l'attachement renouvelé du gouvernement turc à l'adhésion à l'UE. L'UE a souligné que des négociations d'adhésion concrètes et crédibles, qui respectent les engagements de l'UE et les conditions fixées, ainsi que toutes les autres dimensions des relations UE-Turquie, permettront d'exploiter tout le potentiel de ces relations.

L'UE a fait part à cet égard de la position claire qui est la sienne concernant le protocole additionnel à l'accord d'association dont la mise en œuvre intégrale et non discriminatoire vis-à-vis de l'ensemble des États membres de l'UE est une obligation qui, en tant que telle, doit être honorée. Cette mise en œuvre pourrait donner un élan important au processus de négociation. 

Ainsi que le souligne le cadre de négociation, l'UE a fait savoir qu'elle attend de la Turquie qu'elle soutienne activement les négociations visant à parvenir à un règlement juste, global et viable de la question chypriote dans le cadre des Nations unies, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et dans le respect des principes sur lesquels l'Union est fondée. L'engagement de la Turquie et sa contribution concrète à un tel règlement global restent d'une importance cruciale. Dans les circonstances actuelles, l'UE estime qu'il est plus important que jamais d'instaurer un climat positif en vue de reprendre les négociations sur un règlement global de la question chypriote. L'UE s'est félicitée de la reprise, le 15 mai 2015, des pourparlers en vue de ce règlement. Comme indiqué dans ses conclusions de mars 2014, le Conseil européen a fait savoir qu'il est prêt à assumer le rôle qui lui revient en apportant son soutien aux négociations.

Concernant la situation intérieure en Turquie, l'UE a indiqué qu'elle apporte son soutien politique le plus vigoureux aux nouveaux efforts consentis pour parvenir à un règlement pacifique de la question kurde et elle a encouragé toutes les parties à continuer à s'employer à faire avancer le processus. 

S'agissant des réformes en cours, l'UE s'est réjouie que la Turquie mette en œuvre avec constance les réformes adoptées au cours des années précédentes, notamment pour ce qui est des initiatives annoncées dans le train de mesures de démocratisation de septembre 2013.  Cependant, l'UE a fait part de sa préoccupation à l'égard de l'intervention indue de l'exécutif dans la sphère judiciaire, des modifications fréquentes apportées à des actes législatifs fondamentaux sans consultation appropriée des parties prenantes et des restrictions à l'accès à l'information. Les réformes devraient permettre d'instaurer un équilibre des pouvoirs adéquat garantissant pleinement la liberté, la démocratie, l'égalité, l'État de droit et le respect des droits de l'homme, y compris les droits des personnes appartenant aux minorités. Les réformes, y compris celles concernant une nouvelle constitution, devraient être élaborées dans le respect des normes européennes, de manière à satisfaire pleinement aux critères de Copenhague.

Pour ce qui est de la coopération économique, l'UE a rappelé que des liens économiques étroits unissent la Turquie et l'UE, et qu'il est nécessaire d'engager un dialogue économique à haut niveau. Des progrès dans le cadre du chapitre 17 - politique économique et monétaire - viendraient également, le moment venu, soutenir un tel dialogue et encourager l'alignement sur l'acquis.

Enfin, le conseil d'association a fait le point sur l'état des relations dans le cadre de l'accord d'association et de l'union douanière. À cet égard, l'UE a rappelé qu'elle demeure déterminée à poursuivre des échanges constructifs avec la Turquie en vue d'optimiser les possibilités offertes par l'union douanière et de régler les différends qui subsistent.

Contact
Jānis Bērziņš
Porte-parole