Communiqué de presse

Les États doivent harmoniser les méthodes d'enquête en matière de lutte contre la cybercriminalité

Photo: EU2015.LV
27 mars 2015

Du 25 au 27 mars, la conférence du Collège européen de police (CEPOL) sur le thème « Stratégie de lutte contre la cybercriminalité » a eu lieu à Jūrmala. L'objectif de la conférence a été d'améliorer la coopération et d'harmoniser les méthodes d'enquête entre les services répressifs des États membres de l'UE, ainsi que d'améliorer le partenariat public-privé et la coopération des pays du partenariat oriental et des pays candidats à l'UE en matière de lutte contre la cybercriminalité.

La conférence a été ouverte par MM. Ferenc Bánfi, directeur du CEPOL, Rihards Kozlovskis, ministre de l'intérieur de la République de Lettonie, et Ints Ķuzis, chef de la police nationale de Lettonie.

À l'ouverture de l'évènement, M. Rihards Kozlovskis a souligné que « non seulement les individus et les entreprises privées sont touchés par la cybercriminalité, mais aussi l'État dans son ensemble. La cybercriminalité peut donc être considérée à la fois comme un crime contre la propriété et la sécurité nationale. Compte tenu du caractère mondial de la menace aujourd'hui, la coopération et une communication plus efficace entre des différents pays et les services répressifs sont cruciales pour lutter contre la cybercriminalité. »

En outre, le directeur du CEPOL Ferenc Bánfi a souligné que l'utilisation d'Internet ne présente pas que des aspects positifs ; elle s'accompagne également des activités illégales contre lesquelles les services répressifs ne peuvent pas lutter seuls. « La lutte contre la cybercriminalité est une tâche difficile. Il est donc nécessite de mettre en œuvre de diverses stratégies globales, des techniques et des méthodes ce qui par conséquent crée un fort besoin en matière de formation », a souligné M. Ferenc Bánfi, ajoutant que la formation en matière de l'environnement international représente des opportunités non seulement pour améliorer les connaissances et les compétences, mais aussi pour promouvoir la coopération entre des représentants des services répressifs.

M. Ints Ķuzis a également souligné que « la criminalité en ligne est une menace directe pour les droits d'homme et affecte les gens partout dans le monde. Puisque ces crimes ne connaissent pas les frontières nationales, une action internationale est nécessaire. La lutte contre ce type de crime doit être déployée d'une manière qui permettrait aux services répressifs dans un pays de coopèrent effectivement avec une institution similaire à l'étranger. Les services répressifs ont également besoin de formation et d'une base de connaissances techniques afin de lutter contre la cybercriminalité au sein du système mondialement compatible. »

M. Ints Ķuzis a également annoncé qu'en 2014 il y avait quelque 400 cyber-crimes enregistrés en Lettonie, mais ce chiffre ne reflète pas le nombre réel en raison de leur nature cachée et d'autres caractéristiques connexes. En 2014, l'Autorité nationale compétente chargée de la certification des systèmes de collecte en ligne de Lettonie (CERT) a enregistré plus de 3000 cas de haute priorité et près d'un demi-million de cas de faible priorité. Globalement, le nombre d’incidents liés la cybercriminalité est en rapide progression.

Une attention particulière a été accordée à la coopération entre les services répressifs des pays du partenariat oriental en matière de lutte contre la cybercriminalité. Il y a également eu des discussions concernant les obstacles qui nuisent au bon déroulement des enquêtes des crimes commis par des groupes criminels et les objectifs stratégiques et les priorités qui doivent être déterminées au niveau de l'UE.

Les sujets de discussion ont été suivants : les formes possibles du mécanisme de coopération avec le secteur privé qui possède 85% de toute l'infrastructure de technologie de l'information ; les solutions pour une utilisation plus efficace des instruments existants de lutte contre la cybercriminalité mises en œuvre ; les domaines potentiels de développement du cadre juridique ; les possibilités de coopération avec les pays tiers. D’autres questions d'actualité liées aux améliorations pratiques en matière de prévention et de lutte contre la cybercriminalité ont également été abordées lors de cette conférence.

À l'issue de la conférence, les principaux défis ont été identifiés : l'anonymat de la cybercriminalité ; l'activité illégale sur l'Internet sous forme de codes ; la propagation de la cybercriminalité à travers les frontières ; un grand nombre de cyber incidents latentes ; l'augmentation du nombre des périphériques connectés à l'Internet ; la cybercriminalité en tant que service payant ; le manque d'instruments pour mener une enquête en raison des problèmes de confidentialité et de rareté de la formation spécialisée. 

À l'issue de la conférence, les principales priorités dans la lutte contre la cybercriminalité ont été définies : l'enquête pénale, la prévention, le soutien des opérations pratiques pour la lutte contre la cybercriminalité, le développement de la coopération, la mise en œuvre du cadre juridique nécessaire. En outre, il est nécessaire de promouvoir la coopération avec le secteur privé et de profiter de son potentiel. Les contacts directs pour les services répressifs et le secteur privé doivent être établis pour favoriser la coopération opérationnelle. Il est nécessaire de développer la coopération avec les pays tiers, en tenant compte de la nature mondiale de la cybercriminalité contre laquelle l'on ne peut pas lutter seul.

83 experts des États membres de l'UE, des représentants de la Commission européenne, du Secrétariat général du Conseil de l'Union européenne, de l'Europol et du CEPOL, des représentants des pays du partenariat oriental (Géorgie, Moldavie et Ukraine), de Turquie, du Federal Bureau of Investigation des États-Unis et des représentants des entreprises privées ont pris part à la conférence.

Contact
Gunta Skrebele
Expert en communication